Hugo Bentz : Parisien ayant grandi à la campagne, devenu serial entrepreneur à Bordeaux

On retrouve une nouvelle interview du podcast Extra-Muros et on part en direction de Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine. Guillaume Pellegrin a rencontré Hugo Bentz, un “serial entrepreneur extra-muros” de la région bordelaise où il réside depuis 14 ans. Hugo y raconte les succès et les échecs de ses aventures entrepreneuriales en région.

Hugo est né à Paris mais a grandi dans la Marne, à la campagne, à 1h de Paris. Une double étiquette de “Parisien ayant grandi à la campagne” dont il est fier. Après ses années d’études, il part à Bordeaux et s’y installe durablement. Il monte plusieurs entreprises dans le secteur du textile. Il partage ses différentes aventures, ce qui a marché ou pas, ses réussites et ses échecs. Il reveint notamment sur son implantation à Bordeaux et pourquoi il entreprend depuis la région bordelaise.

En partenariat avec Extra-Muros, le podcast qui met en lumière les histoires de dirigeants qui ont choisi de développer leur business en dehors de Paris. Ce podcast est produit par Newton Offices. Voir d’autres épisodes

Extrait de cet épisode :

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GP : En quoi être à Bordeaux pour faire tout ça, ça te sert ? Ou est-ce que tu aurais pu le faire ailleurs ?

HB : Je pense qu’en effet, tout ça, j’aurais clairement pu le faire ailleurs. Ce que j’aime à Bordeaux et ce qui fait que je travaille dans des bonnes conditions, je pense que c’est la proximité de tout. C’est l’une des principales choses que je me dis quand je vais sur Paris. J’y étais la semaine dernière pendant quatre jours. Je trouve que tout prend un peu de temps. Aller d’un point A à un point B, ça prend une demi heure / trois quarts d’heure, etc… Alors là, j’étais en déplacement donc je me déplacais chez les gens. Donc j’ai passé, je pense à chaque fois, dans chaque journée, je passe au moins trois heures à marcher dans le métro, etc… Chose qu’on n’a pas à Bordeaux car on ne va pas voir les clients puisqu’en fait, ici, il y en a peu qui sont à Bordeaux. On fait des visios avec tout cela. Je suis à 5 minutes de chez moi, à 100 mètres de mon bureau, pour après aller faire du sport. Les restos où on va avec mes potes, c’est à cinq minutes en fait. Grosso modo à Bordeaux, c’est un peu la vanne qu’on fait, c’est que si nous tu roules trois quarts d’heure, tu es sur le bassin d’Arcachon. Alors que dans Paris, on peut rouler trois quarts d’heure et tu as juste passé trois arrondissements. Je sais que c’est vraiment une phrase de mec qui vit en région, mais moi c’est comme ça que je le sens. Et en fait, toute cette sérénité, ça fait que j’ai zéro angoisse et que je peux être concentré, plus concentré du moins, sur ce que j’ai à faire. Rien n’est une guerre.

GP : J’en profite pour préciser quand ne fait pas de pub “Anti-Paris”. On explique juste pourquoi c’est bien à Bordeaux. Du coup, comment tu fais pour rencontrer des gens ? Pour faire ce réseau bordelais ?

HB : Comme je le disais, je me force et je vais parler aux gens. Je fais beaucoup le premier pas. Dès que je vois un projet intéressant ou quelqu’un qui m’a l’air intéressant, le premier réflexe que j’ai, c’est d’aller parler à cette personne. Et en général, on va se parler sur LinkedIn, on va se parler par mail. Après, si vraiment on a envie d’aller au delà, on va se faire une visio de 15-20-30 minutes. Si, vraiment, on veut aller au delà, on va vraiment se rencontrer. Et après, c’est devenir partenaires, s’entraider, s’associer, faire plein de choses. Et encore une fois, c’est la même métaphore que pour aller à la pêche tout à l’heure. C’est que si tu te forces à aller rencontrer 100 personnes, tu as plus de chances de faire des bonnes rencontres et de pouvoir après saisir des bonnes opportunités derrière. C’est sûr que si tu rencontres une personne par mois, sauf gros coup de bol, tu as peu de chances que ça arrive. Donc pour moi, en fait, je vois mon réseau comme je vois mon portefeuille clients. Sans cynisme encore une fois. Comme pour moi, le Graal, c’est d’avoir un gros réseau et beaucoup de clients. Du coup, j’appelle beaucoup de clients et j’appelle beaucoup de gens pour me faire un réseau. Je force vraiment encore une fois le destin pour aller rencontrer un max de personnes. Et je crois beaucoup dans la théorie du chaos, qu’une petite action en amène une autre et en amène une autre et en amène une autre. Encore une fois, plus tu lances des actions, plus tu auras d’opportunités derrière.

GP : Tu le fais en local bordelais ce réseau ?

HB : C’est ça, pour la pour la petite histoire, au début, on avait un petit groupe, un petit noyau dur d’une dizaine d’entrepreneurs, on se dit “tiens, c’est marrant, si on marquait dans le marbre qu’on allait se faire un gros dîner tous les mois, tous ensemble, et on appellerait ça le poney club”. Donc, soit dit en passant, le poney club, je rends à César ce qui est à César, c’est mon associé Sébastien qui m’avait soufflé le nom, ce n’est pas mon idée. Aujourd’hui, tout le monde pense qu’on s’appelle les poneys parce qu’on est des petites licornes non magiques. Mais pas du tout, ce qui est rigolo, c’est qu’on a pris ce nom là, comme la chapelle, comme la piscine à chaque fois, il n’y a pas non plus de grande signification dans le branding. Et donc, en fait, on a fait ça, on a fait un premier dîner, on était un peu plus de dix. On a fait une super teuf. De ce groupe de dix, il y a des associations qui se sont faites et des couples qui se sont formés. Le mois d’après, on était plus dix, on était une vingtaine. Pourquoi ? Parce qu’en fait, chaque membre du poney club, grosso modo, dit “ah mais moi, j’ai mon pote entrepreneur, est-ce qu’il pourrait venir ?” etc… Donc on a mis des petites règles. Aujourdh’ui il n’y a que des membres qui ont déjà des salariés, qui ont déjà un produit, une traction, un PMF, etc… histoire d’avoir quand même un petit peu d’homogénéité dans le groupe. Et en fait, on a fait le premier dîner en février, on fait le prochain demain chez nous, chez nos amis de l’UNI qui est l’une des plus belles boites qu’on a à Bordeaux et qui a franchement, avec la Villa Maria, le plus beau bureau de Bordeaux, on me tuerait si je disais que c’est lui qui les avait. Je vais dire qu’on est à égalité, mais ils sont et sont magnifiques, sont aux Chartrons. Tout est fait avec goût. Et je pense que c’est un petit paradis de travailler là bas. Outre le fait qu’en plus chez lui, il y a une culture incroyable et une aventure de fou. Donc on fait le prochain dîner là bas et on sera à peu près 70. Donc du coup, ça va donner. Et encore une fois, le but, c’est que le groupe ici continue de grossir. Et même moi, mon but, c’est de dire on a réussi à monter quelque chose de très sympa à Bordeaux. Demain, outre les soirées, on pourrait organiser des bootcamp spécial paddle, spécial tennis, spécial foot… Je ne sais pas. On pourrait faire plein de choses comme ça où tu vas trois jours dans une baraque avec cinq ou six entrepreneurs,etc… Franchement, je pense que pour la créativité, pour les échanges, il n’y a pas mieux que ce genre d’expérience. Et même mon ambition, c’est même demain de monter à un poney club à Toulouse, un poney club à Clermont-Ferrand, à Mulhouse, à Lille, dans toutes les villes. Même si vous voulez monter un poney club dans votre ville appelez moi, je vous y aiderais avec grand plaisir. Et on va envahir la France de plein de petits poneys. Ça c’est merveilleux.

GP : Super, on te contacte sur Linkedin alors… Et c’est un réseau de néo bordelais ?

HB : Franchement, j’ai pas de stats là dessus. Mais franchement là comme ça, je la sort de mon chapeau. Mais je pense que sur les 100 personnes du poney club, grosso modo, il y en a au moins 30-35 % qui vivaient encore à Paris il y a cinq ans. Ouais donc c’est quand même beaucoup de néo bordelais. On est super content de ce qu’on a fait. Moi j’ai connu l’écosystème il y a dix ans, il y avait pas grand chose, surtout au niveau des gens qui ont moins de 40 ans aujourd’hui. Nous, l’amplitude d’âge, c’est entre 20 et 40 ans. Il y a dix ans, il n’y avait pas grand chose, surtout pour les pour les plus jeunes. Donc c’était plus pour pallier à ce manque que j’ai créé le poney club.

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Publié le 10 Avr, 2023