Venue à Paris pour les études, repartie en ayant la sensation d’être au bout d’un cycle. En quittant Paris pour la Bretagne, Emilie a enfin eu l’impression d’avoir (re)trouvé sa place. Elle nous partage son histoire.
Quand et pour quelle raison avez-vous débarqué à Paris ?
Je me suis installée à Paris pour finir mes études (master) et me rapprocher de mon petit-copain de l’époque. J’y suis restée 12 ans.
Quand l’envie de partir est-elle survenue ?
J’ai toujours su que je ne ferai pas toute ma vie à Paris. J’y suis même restée plus longtemps que je l’avais imaginé entre vie personnelle et opportunité pro. En 2019, ma vie perso était devenue plus terne et j’arrivais au bout d’un cycle professionnellement. Je n’arrivais plus à voir la beauté et les avantages de Paris. Le bruit, la pollution, la sur-population, mon petit appartement, tout devenait difficilement supportable. J’ai commencé à chercher un nouveau job dans l’Ouest (Nantes et Rennes) sans succès sur 2019. Puis en 2020, j’ai été appelé par un contact pendant le confinement pour me dire qu’un poste se libérait dans son équipe, et qu’il était possible de travailler depuis Rennes. Appuyée par une ancienne boss et les RH, j’ai réussi à obtenir une mobilité géographique.
Où vous -êtes-vous installée maintenant et que faites-vous professionnellement ?
Rennes en Bretagne. Je fais du marketing.
Oser partir demande un certain courage ! Comment avez-vous abordé et organisé votre départ ?
J’avais la crainte de mettre ma carrière en pause en n’étant plus sur Paris. J’avais peur que la ville soit trop petite et de finir par m’y ennuyer. Je me suis lancée en mettant toutes mes peurs de côté et en me disant que ça ne serait pas compliqué de trouver un autre job à Paris et de faire demi-tour si ça se passait mal. On m’avait proposé plusieurs jobs à Paris avant de partir. Le plus dur a été de faire cette mobilité entre 2 confinements. J’étais très frustrée de ne pas pouvoir profiter de ma nouvelle vie (tout était fermé : bars, théâtre, expo, associations sportives….). Ce qui m’a aidé, c’est de me rapprocher, de retrouver des amis de longue date, d’être près de ma famille et de la mer.
Qu’avez-vous la sensation d’avoir gagné en quittant Paris ?
J’ai l’impression d’avoir (re)trouvé ma place. C’est comme une évidence. Un confort de vie incroyable. Le calme, la sérénité, la simplicité, l’accessibilité à la mer et à la campagne. La possibilité de profiter de la ferveur d’une ville tout en ayant des lieux à proximité pour se ressourcer.
La vie parisienne vous manque-t-elle ?
Le dynamisme des dimanches à Paris. Je vivais près du Marais, et j’adorais m’y balader. Les opportunités professionnelles sont plus rares.
Changer de vie, gérer le changement d’emploi, trouver un logement, organiser le déménagement… Quelles leçons tirez-vous de cette aventure ?
Tout a été simple pour moi car j’ai bénéficié d’une mobilité intra-groupe. La logistique était un détail à mes yeux au regard des bénéfices liés au changement de ville.
Baisse de salaire, prix de l’immobilier, coût de la vie… Quels sont les retours de votre porte-monnaie ?
Maintien du salaire. Mais une surprise sur le coût de l’immobilier et la rareté des biens quand je suis arrivée en septembre 2020. Malgré un bon dossier, cela n’a pas été si facile de trouver un appartement. Le coût de la voiture (que je n’avais pas à Paris) entre son achat, l’assurance, l’entretien n’est vraiment pas négligeable. Le reste à vivre est le même qu’à Paris pour ma part. Mais au lieu de payer un loyer, je rembourse un emprunt, donc je capitalise.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui réfléchissent à quitter Paris et changer de vie ?
Se préparer au fait que la carrière peut se mettre temporairement en pause, ou être moins stimulante. Ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde mais le marché de l’emploi n’est pas aussi riche et porteur qu’à Paris. Retrouver l’équilibre pro/perso nécessite des compromis sur la trajectoire pro.
« Quitter Paris, c’est… »
… retrouver plus de sérénité et d’authenticité
Merci à Émilie pour son témoignage.