Écoute Paris, il faut qu’on parle. Oui, j’ai quelques verres dans le nez, c’est un peu de ta faute, tu me tentes si souvent. Quoi qu’il en soit, l’alcool délie les langues et j’ai décidé de te dire tes 4 vérités, sans vraiment savoir où cela va nous mener. J’ai l’air amer, en colère ? Un peu, je me sens parfois un peu pris au piège.
Qu’on se le dise, Paris, tu es une ville de l’éphémère, des paillettes et de la poudre aux yeux. Lorsque je t’ai rencontré, tu avais l’air tellement fabuleuse. J’arrivais de loin. D’un endroit où tout n’était pas aussi fou qu’ici : la vie nocturne, les commerces, l’ouverture des commerces, la multitude de bars, les activités culturelles… Honnêtement, tu me faisais rêver. Tu m’as fait rêver. Après quelques années, je me demande si tout ça n’a pas une date de péremption. La vie avec toi est une relation passionnelle, on vibre intensément mais on sait que ce ne sera que pour un temps.
Je te pensais unique. Mais derrière ces fantasmes, il y a une réalité. Je ne dis pas que tu ne dois pas avoir de défaut ! Je dis seulement qu’il est important de te connaitre entièrement, pour admirer tes qualités et supporter tes défauts. Ce que j’ai découvert, c’est une ville de l’excès. Avant, je n’étais pas habitué à voir autant de sdf, à sentir ces douces odeurs de pisses dans le métro, à devoir apprendre à me battre pour une place en terrasse. Naïf, je te pensais parfaite. J’ai juste découvert les défauts d’une grande ville comme toi. Pas sûr de pouvoir supporter tout ça éternellement…
Tu as toujours été honnête sur ton manque d’appétence pour la verdure. Malgré tout, tu as quelques atouts et tu essaies de t’améliorer, tant bien que mal, je le reconnais. Mais tu sais, parfois deux personnes prennent des chemins différents. Je crois que notre relation est au prémisse de tout ça. Pas certain que tu puisses m’apporter ce dont je désire plus tard et ce dont j’aurais envie par la suite.
Et puis notre appartement, on en parle ? Quand je suis arrivé, nous étions jeunes, prêts à tous les compromis, tous les sacrifices. J’ai accepté les prix exorbitants pour de minuscules surfaces. Avec le recul, je n’avais pas forcément le choix. Mais avec le temps, on s’est installés mais notre qualité de vie a du mal à décoller… Pourquoi ? Parce que pour vivre comme je l’entends avec toi, il me faudrait un zéro de plus à mon salaire.
Le salaire, parlons-en justement ! Tu m’as toujours répété que les opportunités, elle était avec toi. C’est vrai quand on débute. Par la suite, tu m’as toujours rabâché que si je partais, je ne trouverais pas le même salaire. C’est surement vrai. Mais regarde le sujet autrement. Détache toi du salaire net mensuel et calcule le ratio salaire net / coût de la vie. Pas sûr que tu y sois gagnante… Désolé de te le dire Paris, mais tu es une flambeuse !
Je crois que j’en ai assez dit. Mais ça m’a fait du bien.
Paris, sache que je t’aime. Qu’avec toi, j’ai vibré, j’ai rêvé, j’ai évolué. C’était fabuleux et personne d’autres n’aurait pu me faire vivre ça. Mais parfois, dans la vie, certains chemins se séparent. Parce que c’était le temps d’avant, parce que les envies changent et que les besoins évoluent.
Paris, je t’aime mais je crois qu’il est grand temps que je te quitte.