Il a toujours vécu en région parisienne. Pourtant, c’est à la naissance de son fils que les envies de départ surviennent. Johan Sandery et sa famille ont quitté la capitale pour partir vivre au Crès, proche de Montpellier. Il nous partage son histoire
Originaire de Paris ou parisien adoptif ?
Je suis originaire de la région parisienne, à Bois d’Arcy dans les Yvelines. J’y ai toujours vécu de ma naissance en 1988 à mes 30 ans (2018). Toute ma famille paternelle y vit, tout comme la quasi totalité de mes amis. Je n’ai jamais quitté la région même pour mes études. J’ai fait quotidiennement les trajets banlieue/Paris (1h30 aller, 1h30 retour) jusqu’à l’obtention de mon bac+5. Une fois arrivé sur le marché du travail, j’ai souhaité me rapprocher de la capitale en quittant le domicile familial et en m’installant en colocation à Boulogne-Billancourt où je suis resté de 2012 à 2018.
Quelles raisons vous ont poussées à quitter votre région natale ?
La naissance de notre premier enfant. Je ne supportais pas l’idée d’emmener mon fils au parc et de faire la queue. Cela coïncidait également avec la période où nous avons souhaité devenir propriétaires et avec notre budget de 350 000€, nous pouvions nous offrir un 50m² à Boulogne-Billancourt. Je voulais offrir un meilleur cadre de vie à ma famille. Ma femme étant originaire de Montpellier, un petit village qui s’appelle Les Matelles plus précisément et c’est moi qui lui ai proposé de changer de vie.
Où êtes-vous partis et pour y faire quoi ?
Nous sommes partis dans la métropole de Montpellier, au Crès plus exactement dans une jolie maison avec jardin et piscine pour le même budget du 50m² avec travaux que nous aurions pu avoir à Boulogne-Billancourt. Professionnellement, je suis toujours Responsable Marketing & Communication dans le secteur de la Promotion Immobilière.
Décider de partir de Paris, c’est une chose. Le faire en est une autre ! Comment avez-vous réalisé votre projet ?
Le processus de ce départ en province a débuté par la recherche d’un travail. Le jour de mon entretien final au Casino du Cap d’Agde, je n’ai pas pu m’y rendre car nous nous avons appris que notre fils, âgé de 5 mois, était atteint d’une maladie génétique, dégénérative et qu’il n’aurait que 2 à 3 ans à vivre. Nous avons donc mis notre projet en pause pendant quelques mois, le temps de s’occuper de lui. Après avoir encaissé la nouvelle, Il me semblait que mon fils avait le droit de vivre cette vie, même courte et la misère étant “moins pénible au soleil”, nous avons repris nos démarches et moi la recherche d’un travail. La principale crainte, me concernant, résidait dans le fait que je n’aurai sur place, comme connaissance uniquement ma belle famille et les amis de ma femme, que je connaissais tout de même déjà bien. Je n’avais jamais quitté ma famille, mes amis et la région parisienne mais l’inconnu ne m’a jamais fait peur. Mes parents m’ont soutenu dans ce projet et nous ont même aidés financièrement pour le déménagement (plus de 3000€).
Quitter Paris, partir vivre en région. Le bilan en une phrase ?
Il ne faut pas avoir peur de franchir le pas. Si c’était à refaire, je le referais sans hésitation. Je ne regrette absolument rien.
Qu’avez-vous gagné en quittant Paris ?
En qualité de vie évidemment avec une douceur de vivre qui n’a pas de prix ! Une maison avec jardin et piscine pour le prix d’un petit appartement à Boulogne-Billancourt. Je suis à seulement 15 minutes des premières plages et je peux aller voir la mer quand bon me semble et ce toute l’année. C’est aussi, beaucoup plus simple pour faire garder nos enfants car il n’y a pas de souci de circulation et de temps de trajet. J’ai aussi gagné de la reconnaissance personnelle et professionnelle. À Paris, j’avais la sensation d’être un numéro dans une ville impersonnelle à la différence de Montpellier où tout le monde se connaît, on parle de Montpellier Village. L’offre culturelle y est riche et les lieux à la mode nombreux.
Que regrettez-vous ?
Mes amis et ma famille qui vivent encore en région parisienne, bien entendu. J’aimerais les voir davantage. Je remonte 3 à 4 fois par an mais à présent quand je viens sur Paris, je regarde la ville avec les yeux d’un touriste et n’y vois que les avantages. La bonne nouvelle c’est que mes parents qui sont très bientôt à la retraite, recherchent une maison aux alentours de Montpellier, pour nous y rejoindre.
Changer de vie, gérer le changement d’emploi, trouver un logement, organiser le déménagement… Quelles leçons tirez-vous de cette aventure ?
Qu’il y a sûrement un business à créer dans l’accompagnement personnel et professionnel des projets de mobilités en région. Je consulterai davantage des plateformes d’échanges ou des professionnels en lien avec cette nouvelle activité. Pour le reste, je referai tout exactement pareil.
Baisse de salaire, prix de l’immobilier, coût de la vie… Quels sont les retours de votre porte-monnaie ?
En quittant la région parisienne j’ai perdu seulement 10% de salaire, que j’ai depuis retrouvé et même dépassé. J’ai pu m’acheter une maison avec jardin et piscine, dans une commune prisée à 10 minutes de Montpellier, chose que je n’aurai jamais pu faire en région parisienne avec mon budget. L’accès direct aux commerçants et producteurs est facilité à Montpellier (fruits, légumes, vin, miel…). Mon nouveau niveau de qualité de vie compensait largement les 10% de perte de salaire lors de mon arrivée en 2018.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui réfléchissent à quitter Paris et changer de vie ?
D’aller passer 15 jours hors saison dans la ville ou la région visée pour s’imprégner de la vie locale et se rendre compte de l’envers du décor s’il y en a un.
« Quitter Paris, c’est… »
… gagner en qualité de vie
Merci à Johan pour l’authenticité de son témoignage.