Frédéric Falisse nous emmène dans le Loir et Cher, son nouveau lieu de vie après 10 ans passées en région parisienne. Il nous partage son histoire !
Avant toute chose, comment êtes-vous arrivé(e) sur Paris et pour quoi faire ?
J’étais heureux en Touraine, mais mon entreprise de l’époque conditionnait mon évolution de carrière à une installation en Île-de-France. J’ai fini par accepter… et 3 ans après mon installation, je me “fight” avec mon nouveau boss et décide de quitter l’entreprise !
Combien de temps êtes-vous resté(e) sur Paris ?
10 ans. Mais je cherche à déménager depuis 6 ans.
Quelles raisons vous ont poussé à quitter Paris ?
Paris est un centre de gravité, un vrai trou noir qui rend les relations authentiques, les moments de présence, les silences et l’écoute, l’attention gratuite aux autres, … quasi impossible. J’y ai de nombreux amis potentiels, des gens extraordinaires, mais ils sont de l’autre côté d’un embouteillage, d’un métro qui ne fonctionne pas, d’une grève, … bref, ils sont inaccessibles. Vivre en Île-de-France, c’est vivre au milieu de personnes qui, comme vous, aimeraient avoir un peu de temps pour se rencontrer, sans vraiment y arriver.
Et puis… il y a eu beaucoup d’éléments plus “sensibles” à partager :
- de nombreuses décisions de la ville de Paris qui donnent l’impression que les “banlieusards” ne sont pas les bienvenus
- un système scolaire à 2 vitesse : soit des lycées d’excellence, soit des lycées à la traîne. L’entrée dans les premiers dépend soit de la carte scolaire (et donc du prix de votre maison), soit de l’acceptation dans un enseignement catholique. Difficile, voire impossible de trouver un établissement scolaire à la fois exigeant et bienveillant (il faut regarder les classements de l’éducation nationale pour découvrir étonnamment que les lycées en IDF sont soit dans les premiers, soit dans les derniers).
- finalement, l’accès à la culture ou aux loisirs sur Paris est un leurre. Pour profiter du théâtre, du cinéma, du sport, … il faut d’abord accepter les difficultés de déplacements (surtout pour un banlieusard) et ensuite disposer de moyens financiers considérables. En région, nous allions bien plus souvent au théâtre, nous faisions bien plus d’activité.
Maintenant que vous avez quitté la capitale, où habitez vous ? Que faites-vous ?
En Loir et Cher, dans un tout petit village, à côté de Vendôme (42 min de TGV de Paris).
Partir de Paris : comment vous êtes-vous décidé et avez-vous franchi le pas ? Comment choisir la ville ?
Mon épouse et moi sommes d’abord devenus indépendants et progressivement capables de travailler depuis n’importe où. Ensuite, il a fallu trouver une maison qui porte nos rêves et nos projets : tenir compte de notre évolution familiale et de la nécessité pour moi d’être souvent sur Paris.
En résumé : un bon lycée, proximité de Paris, vie de village, … ont fait notre choix.
Quels sont les points positifs de votre nouvelle région / ville ?
Authenticité des relations, du temps et de la présence pour vivre, une proximité suffisante de Paris. C’est en plus une magnifique ville. Bon nombre de nos amis viendront nous voir pour visiter la région.
Quels sont les points négatifs de votre nouvelle région / ville ?
L’hyper centralisation de la France continue de menacer les villages de province : l’économie y est moins foisonnante et la population un peu plus vieillissante.
Quelles sont vos bonnes adresses / coups de coeur dans votre nouvelle ville ? (pour y manger, à visiter, à voir…)
Tout ! La ville n’est pas, contrairement à Paris, blasée des touristes. Vous y serez très chaleureusement accueillis.
Quels conseils donneriez-vous aux parisiens qui veulent partir ? Ressources utiles, personnes à connaitre, outils…
N’attendez pas la retraite !
Merci à Frédéric pour son témoignage ! Retrouvez Frédéric sur Twitter.